L’Allemagne sans Merkel ? Difficile de l’imaginer. Tous les sondages le confirment : une majorité d’Allemands souhaiterait qu’elle se représente pour un cinquième mandat. Mais rien n’y fait ! Malgré un indice de popularité de plus de 70 %, Angela Merkel ne rempilera pas. «Non, c’est non», a-t-elle répété une dernière fois en juin pour en finir avec les rumeurs. A huit mois des élections législatives, attendues le 26 septembre, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) choisit ce samedi une nouvelle direction lors d’un congrès entièrement virtuel pour remplacer Annegret Kramp-Karrenbauer («AKK»). La dauphine d’Angela Merkel avait jeté l’éponge après avoir été lâchée par son parti il y a un an, après une série de boulettes politiques et de défaites électorales.
Modernisée, féminisée et dirigée pendant dix-huit ans par Angela Merkel, la CDU risque un retour en arrière avec trois candidats tous masculins, catholiques, pères de famille (trois enfants chacun), issus de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la région la plus peuplée du pays, et typiquement «ouest-allemands». Un contraste saisissant avec la chancelière : une femme, protestante, issue de l'ex-RDA communiste, divorcée et sans enfant… Un vrai retour aux «valeurs», se réjouissent les conservateurs les plus à droite. «Quoi qu'il en soit, la CDU doit sortir de l'ombre de Merkel, qu'elle le veuille ou non», assène Friedrich Merz, son ennemi juré et prétendant à sa succession. Selon la tradition, le