Des scènes de chaos, des hôpitaux complètement débordés et des soignants en pleurs, obligés de faire le tri entre les malades. A Manaus, ville de 2,2 millions d'habitants située dans le nord-ouest du Brésil, en pleine forêt amazonienne, on semble avoir fait un bond de huit mois en arrière. Un retour au printemps, où la capitale de l'Etat d'Amazonas entassait ses cadavres dans des camions frigorifiques et creusait des tombes par centaines. Ces images avaient fait le tour de la planète. La première vague passée, des scientifiques avaient mené des études immunitaires sur la population de la ville, concluant pourtant que les trois quarts de ses habitants présentaient des anticorps au virus.
Mais voilà, depuis la fin décembre, un nouveau «tsunami épidémique» s'abat sur Manaus, balayant toute illusion d'une immunité collective. Les contaminations grimpent en flèche, les unités de soins intensifs saturent, les records d'enterrements quotidiens sont battus jour après jour, et le nombre de patients atteints de graves problèmes respiratoires est tel que les hôpitaux sont à court d'oxygène. «Nous sommes au moment le plus critique de la pandémie», a reconnu Wilson Lima, le gouverneur de l'Etat. S'alarmant d'une situation dramatique, alors que