Un gros soulagement, un brin d’espoir, mais un persistant fond d’inquiétude. Ce sont les trois états d’esprit entre lesquels nous hésitons alors que le démocrate Joe Biden va officiellement succéder ce mercredi au républicain Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Voir ce dernier quitter ses fonctions est bien sûr un soulagement, tant il a malmené son pays, et notamment ses franges les plus fragiles qui souffriront plus que les autres de sa gestion de la crise sanitaire, affaibli le multilatéralisme et la diplomatie mondiale, contribué à la montée en puissance des fake news et théories complotistes, affaibli l’image de la politique et, pire encore, abîmé l’idée même de démocratie. Bye-bye, on reste poli, mais bon débarras.
Le brin d’espoir est de voir un démocrate, la gauche américaine donc, réoccuper le Bureau ovale. Un brin seulement car Biden, 78 ans, n’incarne pas franchement le renouveau. Et si sa victoire fut nette, elle repose davantage sur la volonté du peuple américain de faire barrage à Trump que sur un enthousiasme massif en faveur de la personnalité ou du programme du candidat. Le pari des démocrates, avant la campagne, était précisément de miser sur son expérience, sa modération, son sens du compromis pour barrer la route à Trump. Le pari a fonctionné. Ses premières déclarations officielles depuis son élection laissent penser que ses qualités seront des atouts pour réussir sa mission principale : réconcilier les deux Amérique. La tâche est immense. Car l’in