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Europe

En Autriche, on «n’imagine pas la fin de la libre circulation» avec la Hongrie

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Les restrictions mises en place par Budapest à ses frontières ont été assouplies. Côté autrichien, le retour au rideau de fer ne paraît ni possible ni souhaitable.
Reportage on the Austrian-Hungarian border / Train station in Nickelsdorf, Austria
publié le 20 janvier 2021 à 19h51

A la sortie du village autrichien de Schattendorf, la petite route qui mène à la Hongrie toute proche est plongée dans la pénombre. De l’obscurité, n’émerge que la silhouette d’un van, faiblement éclairée par le bout rougeoyant d’une cigarette et la lueur d’une tablette, où défilent les images d’un film. «C’est pourquoi ? La frontière est fermée pour la nuit.» Les deux militaires hongrois sont sortis de leur véhicule. Ils ne bredouillent que quelques mots d’allemand ou d’anglais, mais se donnent de la peine pour expliquer la situation. «Le passage est autorisé en journée seulement, si vos papiers sont en règle», indiquent par Google Traduction les deux compères en treillis, masques posés de travers et visages éclairés par les téléphones.

Depuis le 1er septembre, la Hongrie a choisi unilatéralement de fermer ses frontières à tous les étrangers, y compris à ses voisins européens. Pour être autorisé à pénétrer sur le territoire, il faut être étudiant Erasmus ou faire valoir une raison professionnelle, avec certificat de l'employeur, se plier à dix jours de quarantaine surveillée et à deux tests PCR (l'un avant l'entrée, l'autre à l'issue de la quarantaine), et remplir un formulaire de cinq pages, disponible uniquement en hongrois, qui doit être validé par les autorités compétentes avant le passage de la frontière.

«Des gens tentent le passage la nuit mais on arrive à les attraper», souffle l'un des deux gardes-frontières qui veil