Entretenir le rêve et l’espoir. S’offrir un instant de grâce, envers et contre tout, parce que c’est aussi de cela que des millions d’Américains avaient besoin. Reconnaître, le temps d’une cérémonie à nul autre pareil, et en même temps si familière, que les Etats-Unis traversent une crise fondamentale. Mais se dire convaincu qu’elle n’est pas insurmontable. Mercredi, l’Amérique a tourné la page d’un président et placé sa destinée dans les mains d’un autre, qui a cherché à faire tout cela. Et promis de «donner le meilleur» de lui-même tout en exhortant toutes les bonnes volontés à en faire autant. A 11 h 48 heure locale, la main gauche posée sur une épaisse Bible appartenant à sa famille depuis plus d’un siècle, Joseph Robinette Biden Jr. a récité le serment administré par le président de la Cour suprême, et s’est engagé à «préserver, protéger et défendre la Constitution».
Epilogue rituel de la transition la plus tumultueuse de l'histoire moderne des Etats-Unis, cette cérémonie d'investiture s'est déroulée dans un contexte inédit, entre crainte de violences, dispositif sécuritaire sans précédent et précautions sanitaires extrêmes. Pour son premier discours de président, Joe Biden n'avait pas face à lui, contrairement à ses prédécesseurs, une foule de supporteurs extatiques rassemblés sur l'immense esplanade du National Mall. En leur absence, celle-ci a été recouverte de près de 200 000 drapeaux américains. «C'est le jour de l'Amérique. C'est le jour