Le rapport de l’historien Benjamin Stora et le refus mercredi de l’Elysée de faire acte de repentance sur la colonisation et la guerre d’Algérie n’ont pas encore suscité de réaction officielle. Et il n’y en aura probablement pas avant le retour du président Tebboune de son séjour médical en Allemagne. Mais le dossier des mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie reste un véritable champ de mines, sur lequel les autorités algériennes marchent d’un pas prudent, mais déterminé à ne rien céder sur certains préalables à une «réconciliation durable». La proposition de l’historien Benjamin Stora de «voir avec les autorités algériennes la possibilité de faciliter les déplacements des harkis et leurs enfants entre la France et l’Algérie» risque de devenir vite un foyer de tension entre les deux pays.
«Libre choix»
Abdelmadjid Chikhi, conseiller chargé des archives et de la mémoire auprès de la présidence algérienne, a déjà déclaré par le passé que le dossier des harkis sera «hors des discussions», d'autant, souligne-t-il, que «leur départ en France a été un libre choix». Alger a aussi une position tranchée sur les «excuses que devra présenter la France» à propos de la colonisation, la récupération de la quasi-totalité des restes mortuaires, les originaux des archives et reliques détenues, l'indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le sud algérien et un inventaire des résidus radioactifs enfouis sous le sable.
«Attentes»
Abdelmadjid Chikhi, l'alter ego