La soirée avait été bien arrosée. Pour distraire les 70 invités, on avait organisé des lancers de têtes de cochon sur fond de musique nazie. Les «copains» avaient même ramené une «fille» pour fêter le départ du chef de la 2e compagnie du KSK, l’unité d’élites de la Bundeswehr (armée allemande) chargée des interventions spéciales à l’étranger.
Une soirée qui remonte à 2017 mais qui a fortement éclaboussé la réputation d'une armée qui, par principe, s'interdit toute référence à la Wehrmacht (armée d'Hitler) et qui se revendique comme le «bouclier de la démocratie».
La «fille», choquée par la violence de cette beuverie, est allée tout raconter à la police. L’enquête sur ce «pot d’adieu» entre militaires d’extrême droite mènera notamment au soldat d’élite Philipp S., lui aussi présent ce soir-là, dont le procès s’ouvre ce vendredi matin au tribunal de grande instance de Leipzig.
Explosif, arbalète et kalachnikov
Les juges ne reviendront pas sur la soirée, mais sur la découverte chez lui, en Saxe, d’un véritable arsenal. En mai dernier, la police déterre dans son jardin des fûts en plastique contenant 2 kilos d’explosifs, plusieurs milliers de munitions pour des armes de poing et automatique, une arbalète et une kalachnikov, vraisemblablement ramenée comme «souvenir» après une intervention en Afghanistan.
Philipp S. préparait-il un attentat ? Faisait-il partie d'un réseau d'extrême droite ? Il se réfugie pour l'instant dans son silence. «Ce procès est important parce qu'il marque un tournant dans