Asuka Terada, athlète japonaise de course de haies, ne supporte plus de se découvrir en photo dans des poses suggestives malgré elle, dans des magazines ou sur Internet. Ce n’est pas nouveau, mais désormais, elle s’en plaint haut et fort, dans une sorte de #MeToo des athlètes japonaises. Elles (parfois ils) ne sont pas victimes d’agressions sexuelles directes mais de détournement d’images qui s’en rapprochent.
«Les tenues des athlètes de course sont très sobres, seulement l'équivalent d'un soutien-gorge et d'une culotte, donc la majeure partie du corps est à nu. Et lorsque au départ on prend une posture penchée vers l'avant, il est facile de voir la poitrine. Idem à l'arrière quand on soulève les fesses. Dans une telle position, nos parties intimes sont visibles et les photographes mal intentionnés ne se privent pas», raconte-t-elle à Libération entre ses séances d'entraînement.
Des photographies non consenties
«Les jeunes athlètes féminines sont particulièrement vulnérables», souligne la trentenaire. Au Japon, où existe une culture des gravia (mot tiré de «gravure» et désignant des photos de jeunes femmes grandement dévêtues dans des positions plus ou moins licencieuses), des magazines hebdomadaires people publient sans vergogne des photographies à caractère sexuel d'athlètes, exploitant à outrance l'attirance masculine pour les très jeunes femmes «mignonnes» en petite tenue.
On n'est pas dans le registre pornographique mais déjà au-delà de l'érotisme de bon aloi. Car ces p