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Israël

Bibi et les haredim, faiblesse politique et propagation du virus

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Les ultra-orthodoxes en Israël, alliés indispensables de Nétanyahou, sont les plus touchés par la pandémie, à cause du non-respect des mesures sanitaires. Une situation qui entraîne violences et divisions au sein de la communauté.
Un policier repousse un ultra-orthodoxe lors d'une manifestation contre les restrictions sanitaires, à Ashdod, en Israël, le 24 janvier. (Photo Amir Cohen. Reuters)
par Pierre-Simon Assouline, Correspondance à Tel Aviv
publié le 27 janvier 2021 à 15h57

Israël vogue ces derniers jours sur la crête de la troisième vague du Covid-19, la plus meurtrière depuis un an. Paradoxalement champion du monde de la vaccination, l’Etat hébreu attend l’immunité collective en enregistrant un nombre record de contaminations et de décès, notamment dans les populations arabes et ultra-orthodoxes. Ces derniers concentrent aujourd’hui 33% des malades, alors qu’ils ne constituent que 11% de la population, selon Roni Numa, un haut gradé de l’armée délégué aux populations religieuses par le ministre de la Santé.

Mais sans ces 11%, qui votent selon les consignes de leurs leaders spirituels, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou ne pourrait pas former de gouvernement en cas de victoire à l’élection de mars prochain. Les ultra-orthodoxes, aussi appelés «Haredim» («craignant-Dieu» en hébreu), sont les derniers alliés de Nétanyahou, dont les anciens partenaires se coalisent aujourd’hui contre lui. Et ils monnayent ce soutien. Le marché est simple : laissez-nous vivre à notre manière si vous voulez nos votes.

«Un Etat dans l’Etat»

Concrètement, quelque 15% des écoles de ce secteur sont ouvertes, des rassemblements ont lieu pour diverses fêtes, et certaines yeshivas,