L’objectif de la nouvelle saison de conférences qui vient de débuter à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, n’est pas des moindres : penser de nouveaux imaginaires pour réinventer l’avenir. La conférence d’ouverture, «l’imaginaire de l’effondrement d’hier à aujourd’hui», à laquelle la professeure et chercheuse en anthropologie religieuse Claudine Gauthier était l’invitée, s’est appuyée sur l’exposition temporaire Renaissances, lancée début juillet à la Cité des Sciences.
L’exposition, aussi bien ouverte au public qu’accessible en ligne, propose aux visiteurs et internautes de vivre une aventure futuriste à travers divers scénarios de l’effondrement. Mais, à l’inverse de cette exposition, la démarche de Claudine Gauthier n’est pas de penser un futur possiblement apocalyptique. Elle invite plutôt le public à regarder vers le passé afin de mieux comprendre les peurs et les imaginaires du présent.
Stratégies de résilience
Par cette démarche, elle défend l’idée que l’héritage judéo-chrétien a profondément influencé les représentations contemporaines et occidentales de la fin du monde. C’est en contant l’histoire des mythes religieux du jardin d’Eden ou de la tour de Babel qu’elle explique que des fins du monde ont déjà été imaginées, pensées et réinterprétés depuis des siècles et qu’ainsi, l’idée d’effondrement n’a rien d’une nouveauté.
Néanmoins, si les peurs ou les attentes eschatologiques étaient liées aux croyances religieuses par le passé, aujourd’hui, il est facile de constater que le bouleversement des écosystèmes n’est plus seulement un mythe, mais une réalité. Ce constat n’est pourtant pas une fin en soi, il peut être suivi d’un renouveau si différentes stratégies de résilience sont pensées. C’est notamment sur ce sujet que se pencheront les prochaines conférences du cycle.