Il confesse une «passion» pour «la patate sous toutes ses formes». «Depuis peu, j’ai compris que ce n’est pas un légume», plaisante Boris Tavernier, délégué général de Vers un réseau d’achat en commun (Vrac). Yeux clairs et fossettes, le quadragénaire est l’un des fondateurs de cette association qui rend accessible des produits durables et de qualité aux habitants des quartiers populaires, en leur proposant des commandes groupées à prix coûtant auprès de petits producteurs. A la maison, ce père de deux jeunes filles cuisine en fonction du marché du jour et de «ce qu’il y a dans le frigo». Quand il a le temps de l’ouvrir : depuis la création de Vrac fin 2013, Boris Tavernier ne compte plus les kilomètres avalés en train. Le gamin du Nord-Pas-de-Calais nourri aux frites paternelles n’a pas le permis et n’aime rien tant qu’être à hauteur d’homme – de femmes surtout, car ce sont les mères de famille qui ont permis à son réseau de s’enraciner dans les cités.
Aujourd’hui présente dans treize villes de France, l’association a été imaginée par Marc Uhry lorsqu’il était délégué de la Fondation Abbé-Pierre en Rhône-Alpes et Cédric Van Styvendael, ancien directeur général du bailleur Est-Métropole-Habitat devenu maire de Villeurbanne en 2020. C’est à Boris Tavernier que les deux hommes ont confié les clés du projet, mûri dans les banlieues de Lyon : «J’ai fait le tour des quartiers, du centre social à la sortie de l’école, de la mosquée aux associations d’éducati