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Libération
Communiqué

«Libération» résout le financement de son développement

La semaine dernière, la société Presse Indépendante SAS (PIsas), propriétaire de «Libération», a annoncé avoir conclu un accord avec Czech Media Invest.
La rédaction de «Libé» dans ses locaux, en octobre 2019. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
par Dov Alfon et Denis Olivennes, président de PIsas
publié le 26 septembre 2022 à 21h15

Libération se redresse et se développe. Depuis 2020, le journal a vu sa diffusion France payée progresser de 25 %, atteignant 100 000 exemplaires dont 68 000 abonnés numériques, ses audiences s’accroître de 25 % pour atteindre 31 millions de visites par mois, et ses pertes se réduire de 66 %.

Pour poursuivre et accentuer sa trajectoire actuelle de redressement, le journal a besoin de financements supplémentaires. La semaine dernière, la société Presse Indépendante SAS (PIsas), propriétaire de Libération, a annoncé avoir conclu un accord avec Czech Media Invest, le groupe de médias contrôlé par Daniel Kretinsky (qui possède, en France, Elle, Version Femina, Télé 7 jours, Marianne…) pour l’obtention d’un prêt de 14 millions d’euros sous la forme d’obligations non convertibles.

Parallèlement, la fondation d’utilité publique du groupe de Daniel Kretinsky fait un don d’un million d’euros au Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDPI), créé en 2020 par le groupe Altice et actionnaire majoritaire de PIsas.

Ces 14 millions d’euros de prêts et ce don d’un million garantissent le financement du journal jusqu’à son retour à l’équilibre, estimé en 2026. Le capital de Libération et de PIsas restent inchangés. Les règles de gouvernance demeurent les mêmes. Les statuts qui protègent l’indépendance de la rédaction sont évidemment toujours en place.

Pour rappel, l’indépendance de Libération est assurée par un système solide d’équilibre des pouvoirs. Le FDPI, où sera nommé un représentant de Daniel Kretinsky au conseil d’administration, est un organisme à but non lucratif qui reçoit et gère des dons irrévocables. Il n’a pas le droit de verser de l’argent à ses donateurs. Il surveille la gestion de PIsas mais ne la contrôle pas. Presse indépendante nomme de son côté les deux cogérants du titre – le directeur général et le directeur de la rédaction – qui doivent prendre solidairement toutes les décisions. Toutefois, le directeur de la rédaction doit recueillir la majorité des suffrages de la rédaction lors d’un vote à bulletin secret pour que sa nomination soit effective. La rédaction dispose par ailleurs de toute une série de prérogatives en vertu d’une charte d’indépendance qui protège sa liberté.

Grâce à cet accord, Libération résout le financement de son développement sans modifier la structure de propriété et de gouvernance qui a été mise en place il y a deux ans et qui garantit son indépendance. Ainsi, Libération continuera d’être lui-même, un journal indépendant, rigoureux sur l’information, engagé à gauche, créatif et libre de ton.