Démissions, difficultés de recrutement, télétravail, quête de sens… Comment réenchanter le travail? Libération organise, en partenariat avec Solutions Solidaires, un forum live le 18 octobre prochain, en direct du journal.
Tout commence par un écoparc en 2017. Aménagé sur une ancienne friche industrielle dans la commune de Damazan dans le Lot-et-Garonne, le lieu a pour vocation d’accueillir tout ce qui touche à la réduction des déchets, du tri à la réparation en passant par le recyclage et le réemploi donc ! Le «village» a pris place au sein de cet écosystème en développement en 2020 sur un espace de 7 000 m2 dédiés aux structures de l’Economie sociale et solidaire.
«Réduire la quantité de déchets produits et redonner vie à ces mêmes produits, c’est notre objectif», détaille Michel Masset, président de ValOrizon, syndicat départemental de valorisation et traitement des déchets du Lot-et-Garonne, la structure porteuse de l’ensemble du projet. «Notre département, c’est 90 000 tonnes de déchets par an. Au moins 50% de ce qui est enfoui pourrait être recyclé. Donc on enfouit pour rien et dans cent ans ou deux cents ans, ça n’aura pas bougé.»
Pour attirer les entreprises, le «village» propose des conditions favorables à ceux qui se lancent. Bénéficier d’un loyer modéré, c’est une des raisons qui ont poussé le Label plateforme 47 d’Emmaüs – qui fait partie des quatre entreprises actuellement sur le site – à s’y implanter. Installée en avril 2021, l’entreprise collecte, trie, répare et conditionne tous types de mobiliers, avec une offre conséquente de mobiliers de bureau, qu’elle propose ensuite en ligne pour les particuliers et les professionnels. «On fait aussi de la vente en local avec les petits artisans du coin», précise Thomas Marcotte, responsable de la plateforme. «J’ai été séduit par l’idée de ce village, d’une part parce que les conditions sont intéressantes mais aussi pour la dynamique du réemploi et du recyclage. J’en suis pleinement satisfait, c’est intéressant de partager un espace à plusieurs acteurs, même si nous n’avons pas encore pu explorer toutes les possibilités de cette implantation.»
Interview
La volonté de s’inscrire dans l’économie circulaire, c’est-à-dire produire de manière durable en limitant la consommation des ressources et la production des déchets, permet des collaborations nombreuses et variées entre les différentes structures : ventes en direct, mutualisation de certains moyens de productions ou encore réutilisation des déchets de l’entreprise voisine. «C’est encore ponctuel, c’est le début, mais le fait d’avoir ce lieu est énorme coup d’accélérateur.»
La dimension économique et sociale du projet passe également par la lutte contre l’exclusion avec la création d’emplois non délocalisables et en privilégiant les parcours d’insertion. Le Label plateforme 47 compte aujourd’hui 8 salariés, dont 6 en insertion et 2 dans l’équipe d’encadrement, ce sera deux de plus d’ici la fin de l’année avec 8 salariés en insertion. Pour le président de ValOrizon, l’avenir du site est simple : «Il reste de la place, donc on poursuit en s’agrandissant et en évoluant pour s’ouvrir davantage au grand public.»