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En juillet 1885, Pasteur aurait-il été la cible des antivax ?

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Au fil des tempsdossier
L’histoire se télescope avec le présent, souvent en empruntant des chemins buissonniers pour mieux se rappeler à notre bon souvenir. «Libé» explore dans cette chronique la concordance des temps. En juillet 1885, Pasteur testait son vaccin contre la rage...
(Photo/SPL)
publié le 10 juillet 2021 à 9h40

A Joseph Meister, personne n’a demandé son avis, encore moins son accord. Il faut dire que le jeune Alsacien n’avait que 9 ans quand, après avoir été mordu à quatorze reprises par un chien enragé sur le chemin de l’école, il est le premier humain à tester le vaccin contre la rage élaboré par Louis Pasteur. Sans que le produit inoculé à l’enfant ne soit passé par une phase un, ni deux et encore moins trois.

Le petit Joseph est alors pris en charge par le médecin de famille, le docteur Weber à Villé dans le Bas-Rhin. Ce dernier se contente de cautériser les plaies mais conseille tout de même à la mère de se rendre à Paris où, a-t-il entendu dire, un savant travaillerait sur un médicament contre cette maladie. Soixante heures après l’attaque de chien, abattu tout de suite par les gendarmes, la mère et l’enfant se présentent devant Louis Pasteur, chimiste et physicien de formation, à l’Ecole normale supérieure. «Monsieur Pasteur était très ému. Il n’avait fait d’expérience de son vaccin autrement que sur des animaux. Mais ma mère insista, faisant valoir que puisque j’étais condamné, je n’avais rien à craindre et que l’on pouvait essayer sur moi le seul traitement qui existait», a ensuite raconté Joseph Meister qui, jusqu’à la fin de sa vie, en 1940, occupa la place de gardien de l’Institut Pasteur.

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