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Drôle d'été pour une rencontre

Entre Jean-Luc Mélenchon et François Mitterrand, un roman à l’eau de roses

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Drôle d’été pour une rencontredossier
Pour l’étudiant trotskiste, le premier secrétaire du PS, fervent défenseur de l’union de la gauche, avait tout d’un repoussoir. Mais en 1972, un discours du futur président, en meeting à Besançon, fait «craquer» le jeune militant, pour qui il deviendra un maître à penser.
Jean-Luc Mélenchon et François Mitterrand au congrès des maires de France, à Paris en 1995. (Pascal Lebrun)
publié le 17 juillet 2024 à 16h00

Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.

La foule se presse ce soir de 1972 dans la grande salle du kursaal de Besançon. Sous l’imposant lustre central et ses magistrales peintures rappelant le passé circassien du lieu, les jeunes arrivent par paquets, venus écouter un invité un peu spécial. François Mitterrand, costume sombre, air impassible, s’avance sur scène. Le silence s’installe. L’homme d’Epinay, qui règne en maître sur le Parti socialiste et défend bec et ongles l’union de la gauche, prend la parole. A Besançon, berceau de Victor Hugo et de Pierre-Joseph Proudhon, terre de luttes où la classe ouvrière est bien organisée, le premier secrétaire du PS sait où il met les pieds.

Des grèves dures et longues émaillent l’histoire de la ville. L’occupation de l’usine de textile Rhodiacéta en 1967, qui constitua un prélude aux événements de Mai 68, est dans toutes les têtes. Le cinéaste Chris Marker, réalisateur notamment du