Sobriété, vivant, climat, croissance, biodiversité… du 26 au 30 septembre, le Festival des solutions écologiques 2022 proposera débats, documentaires et rencontres dans cinq villes de Bourgogne-Franche-Comté. Un programme réalisé en partenariat avec Libération.
Le Bât de l’âne est un lieu créé par Cédric Touzé à Saint-Jean-de-Trézy, en Saône-et-Loire. Cédric est comédien depuis vingt-cinq ans dans la compagnie les Enclumés, également directeur artistique pour des spectacles vivants. «On s’est installé dans ce village de [360] habitants, dans une ferme et au milieu des champs, entre Beaune et Chalon-sur-Saône. L’objectif était de créer une vie culturelle dans le village et d’accueillir des artistes, mais aussi de favoriser le lien à travers la culture et l’art», explique le comédien.
Lui et sa compagnie interviennent dans une ferme en rénovation, animant le patrimoine rural tout en sensibilisant à l’écologie. «On a des prés pour un projet d’écojardin. Le sens de notre démarche est d’organiser des portes ouvertes pour faire mieux connaître le lieu. Cela n’allait pas de soi au départ. La ferme est en mauvais état, c’était d’abord une curiosité.» Il leur a fallu aménager la grange en théâtre, la retaper. La mayonnaise a pris. «Les gens se demandaient ce qu’on faisait là. On leur a répondu qu’on allait construire nos spectacles ici.» Depuis six ans, un festival est organisé autour des arts de la marionnette. La commune leur prête la salle des fêtes. «Petit à petit, le public est venu.»
La compagnie propose un programme distribué dans les boîtes à lettres. Concerts, expositions, «grainothèque», café associatif le vendredi soir… «Cela permet à chacun de se poser cinq minutes. On a une scène ouverte à toutes les paroles, aux musiciens qui veulent taper le bœuf.» Le Bât de l’âne a organisé une action de mémoire de village autour de photos anciennes. Un peintre va faire une fresque. Un artiste effectuera des croquis des habitants. Un week-end autour des jeux vidéo est prévu pour créer du lien entre les générations… «Un village, c’est une racine, un lieu où on vit, commente Cédric Touzé. Une énergie se crée entre les gens. On est dans une société individuelle, alors on tente de créer ce sens collectif de la vie. Il nous faut sortir de nos préoccupations. Beaucoup de gens connaissent une énorme précarité sociale et affective.» Tout est fait pour que les gens ne restent pas plantés devant leur télévision.