Fait rare, en ce début novembre, des tomates gorgées de sucre poussent encore sur les pieds sous serre de la ferme du Germoir et Augustin Tillie n’a pas de porteurs de projets à accompagner dans l’espace-test agricole. Nous sommes à Ambricourt, dans la campagne du Pas-de-Calais, à plus d’une heure de Lille, Dunkerque ou Arras, les grandes villes de la région. Sur ces terres de quatre hectares (qui «n’ont jamais connu de pesticides» souligne avec fierté le maraîcher) a poussé, en 2005, le premier espace pensé pour que des hommes et des femmes puissent évaluer sans risque la viabilité d’une activité en maraîchage bio avant de s’installer.
«Nous mettons à disposition à titre gracieux le matériel et les terres que nous louons à la foncière Terres de liens, explique Augustin Tillie, du basilic frais, bien odorant, dans les mains. On permet aux personnes de se tester sans se mettre la corde au cou, sans emprunts sur le dos et sans éclater leur famille parce que c’est difficile comme activité…»
Vingt-deux personnes sont passées au Germoir sur une durée moyenne de dix-huit mois depuis la création du dispositif créé grâce à la finance solidaire. La moyenne d’âge est de 34 ans. Ce sont principalement des hommes (86 %), qui ne sont pas issus du monde agricole pour 91 % d’entre eux. Au total, sur les 20 projets finalisés sortis du Germoir depuis 2005, 59 % ont débouché sur une installation agricole. Augustin Tillie en a accompagné cinq depuis son arrivée en 201