Quand on lui parle de coworking, le sociologue Jean Viard fait remarquer avoir eu le même type de discussion il y a vingt ans, au moment des 35 heures, quand Elisabeth Guigou était ministre de l’Emploi et de la Solidarité, en 2001. «Quand je travaille, cette liberté de choix du temps a plus d’importance que la quantité de temps travaillé, détaille-t-il. Je retrouve la même problématique : celle de choisir le moment où on travaille ou bien celle de faire une sieste crapuleuse… Les Français recherchent désormais la liberté de faire, tandis que le patronat français, lui, a une toujours vision quantitative et présentielle du travail. Ce qui est passionnant, c’est de constater la place prise par le télétravail.»
Et de fait, en 2022, aller au bureau ne veut plus dire se rendre tous les jours dans une tour d’un quartier d’affaires de banlieue. De plus en plus d’indépendants ou de salariés du tertiaire vont travailler près de chez eux dans un tiers lieu. Ces espaces de coworking font florès depuis l’avènement du haut débit, et leur succès s’est encore accru avec la pandémie. Il y en aurait plus de 2 500 en 2021 selon le rapport France Tiers Lieux (3 000 à 3 500 prévus pour 2022), dont 75% dédiés au coworking. Plus de 150 000 personnes y travaillent quotidiennement. Côté tarif : un abonnement (de l’ordre de 100 à 300