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«L’inclusion économique, un véritable enjeu»

Forum de l'inclusion économiquedossier
On ne peut construire une société sans se préoccuper de l’intégration de tous, et le monde culturel en un vecteur puissant, souligne Isabelle Gentilhomme, vice-présidente de l’Assurance formation des activités du spectacle.
(Dansin/Getty Images)
par Isabelle Gentilhomme, vice-présidente de l'Afdas
publié le 30 juin 2022 à 23h37
(mis à jour le 1er juillet 2022 à 10h24)
Le 12 juillet, en partenariat avec le Festival d’Avignon et Avignon Université, l’Afdas organisera le premier Forum de l’inclusion économique dans la culture et les industries créatives. Libération, partenaire de l’événement, publiera sur son site tribunes, reportages et enquêtes sur le sujet.

La culture, et j’intègre évidemment dans «culture» tout ce que ce mot implique de connaissance, de respect et d’ouverture à la diversité sous toutes ses formes, est un des ciments du vivre-ensemble, au même titre que peut l’être l’éducation.

Les secteurs privés et publics, chacun dans leur rôle, assument tout ou partie d’une mission de service public et confirment, s’il était besoin, la place essentielle de la culture dans notre pays. En ayant à cœur de s’adresser à tous les publics, ils sont par essence des secteurs créateurs de lien social où la question de l’inclusion est naturellement un enjeu majeur.

L’offre culturelle est aujourd’hui de plus en plus – et c’est heureux – représentative de la diversité de notre société. Cependant, les professionnels que nous sommes ont conscience de devoir faire encore plus en matière d’inclusion économique afin que les individus les plus éloignés de l’emploi puissent rejoindre les créateurs, les personnels des institutions culturelles et les entreprises de nos différents secteurs.

Car on ne peut pas construire une société inclusive sans se préoccuper de l’intégration des jeunes et moins jeunes qui n’auraient pas acquis «les codes» pour accéder à l’emploi dans nos entreprises.

Surtout, je pense que l’inclusion économique est un véritable enjeu pour nos branches, en ce qu’elle va aussi nous permettre, en intégrant de nouveaux profils, de donner un nouvel élan au secteur culturel dont une grande partie, et notamment le spectacle vivant, peine à se relever après plus de deux ans de crise Covid et de fermeture totale ou partielle des salles de spectacles et d’annulations des événements et festivals.

La porte d’entrée dans l’emploi est toujours facilitée par l’acquisition de savoir-faire et de savoir-être, donc par la formation qu’elle soit initiale ou continue. Le secteur culturel a constitué il y a cinquante ans les fondements de l’Assurance formation des activités du spectacle (Afdas), l’institution sociale paritaire qui met en œuvre les actions de formation professionnelle au service de nos branches, des entreprises et de leurs salariés.

Avec l’Afdas, nous avons déjà accompagné plusieurs initiatives concrètes qui se sont révélées probantes en matière d’inclusion : que ce soit l’accueil de réfugiés alternants dans les théâtres pour les former aux métiers de techniciens de maintenance ou bien la création de parcours préparatoires pour des jeunes des quartiers défavorisés visant à intégrer les métiers de l’audiovisuel, dont l’accès sur dossier leur était jusqu’alors difficilement envisageable.

A l’occasion de l’année anniversaire de ses 50 ans, l’Afdas désormais opérateur de compétences (Opco) de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, des télécommunications, du sport, du tourisme, des loisirs et du divertissement a prévu de jalonner l’année de plusieurs événements autour du sujet de l’inclusion économique. Le premier forum de l’inclusion économique dans la culture et les industries créatives qui se tient cette semaine à Avignon en est une des pierres d’angle.