Des massacres de 1994 au rapport Duclert en 2021, la recherche des origines de la barbarie qui s’est exprimée dans ce pays d’Afrique a occupé de façon passionnelle les colonnes du journal, qui a toujours lutté contre le négationnisme.

«Libé, journal des taulards» : l’envers des barreaux a, dès les débuts, été une préoccupation centrale. Le quotidien n’a jamais cessé de dénoncer un univers pénitentiaire que la société préférait ne pas voir.

Si le journal a parfois fait l’objet d’accusations, il a pourtant toujours été présent pour dénoncer sans relâche les attaques antijuives.

Du pain et des jeux? Si dans les années 70, le sport était souvent vu comme un divertissement par le prisme de la seule compétition, le journal va changer les regards à partir des années 80, en mettant l’athlète au centre du récit.

Dès ses débuts, le journal a pris fait et cause pour les droits des homos, des lesbiennes et des trans, combat incarné en interne par des figures du militantisme, dont certaines seront fauchées par le sida.

Au premier rang des valeurs de gauche, la meilleure répartition des richesses s’incarnera notamment dans le soutien du journal au RMI ou à I’impôt sur la fortune.

«Donner la parole au peuple» : l’engagement pris par le journal lors de sa fondation en 1973 a pris mille formes mais n’a jamais été perdu de vue, relayant depuis cinquante ans les grèves et les conflits du travail.

«Un autre monde possible» : le mantra des années 2000 a résonné de façon naturelle avec un journal fondé pour combattre les inégalités, accompagnant les mobilisations de la société civile contre les ravages de l’ultracapitalisme.

Depuis les expédients des années 1970 jusqu’aux plans sociaux des années 2000, le quotidien héritier de 1968 a toujours dû batailler pour sa survie. Sans que jamais la flamme ne s’éteigne.

Pour «Libé», l’actu s’est toujours aussi dessinée, du trait grinçant de Willem ou Coco à la «nouvelle bande dessinée», il ne s’agit pas que d’illustrer mais également d’être partie prenante de tout un champ culturel.

Pour ses 50 ans, «Libération» expose les plus belles photos de son histoire aux Rencontres de la photographie à Arles. Le week-end des 8-9 juillet, découvrez en kiosque le «Libé» des photographes.

Cinquante ans d’histoire pour regarder vers l’avenir : les quatre directeurs successifs du journal, réunis pour la première fois, reviennent sur la genèse de «Libération» et les nouveaux enjeux du journalisme lors d’une table ronde inédite.

Serge July, Laurent Joffrin, Nicolas Demorand et Dov Alfon : quatre directeurs pour cinquante ans d’histoire et de projets. Echos d’une table ronde inédite.

En racontant sa vie de malade à la première personne, sous le pseudo de Pierre Chablier, le journaliste Christian Martin va faire évoluer les regards.

A rebours du public, qui l’adore, le journal éreinte violemment le chanteur. Qui réplique par une page de pub puis dans un article face à face avec un de ses contempteurs.

Créé depuis six ans, le journal croule sous les petites annonces. Il invente alors pour les regrouper un supplément à l’existence aussi éphémère que mythique.

Et pourquoi on ne ferait pas interviewer le joueur par l’écrivaine? La boutade accouche d’une rencontre lunaire entre la prix Goncourt et le triple Ballon d’or.

Quand Catherine Erhel est nommée au service Société de «Libé», et chargée du suivi des affaires policières, les flics croient à un gag. Mais Laurent Joffrin n’était simplement pas au courant.

Souvenirs de la journée à la fois folle et émouvante qui a suivi la mort de la star et plongé un journaliste néoarrivant dans une mécanique journalistique bouillonnante impliquant la totalité de la rédaction.

Au lendemain de la mort du fondateur de la république populaire de Chine, la une du journal est entièrement en chinois. Mais un caractère étrange sème le doute.

L’engagement contre la maladie a rythmé la fin de vie de la chanteuse. C’est dans nos, murs, avec notre ancien journaliste Gilles Pialoux, que son action a mûri.

Serge July débarqué par l’actionnaire, c’est Vittorio de Filippis, alors rédacteur au service Economie, qui devient PDG par intérim.

Pour nos 50 ans, voici 50 histoires folles qui n’auraient jamais pu avoir lieu ailleurs qu’à «Libération». Dans nos murs, dans nos colonnes, dans nos coulisses, dans la légende ou dans nos délires... revivez avec nous ces moments marquants

Accueillir la rédaction endeuillée de l’hebdo a été une évidence, tant "Charlie" et "Libé" partagent, malgré des dissonances, un état d’esprit commun.

Cet «Etat dans l’Etat», qui a inventé une nouvelle façon de raconter le sport, a longtemps maintenu l’égalité des salaires, mais aussi entretenu une réputation de fêtards hors pair.

Jeune reporter, Eric Favereau sera le chauffeur de Marguerite Duras quand «Libé» l’enverra chercher un sens à l’affaire Grégory. Un voyage qui l’a marqué.

L’accueil de la rue Béranger, c’était un peu la cour des miracles. Un carrefour de vies étonnantes ou fracassées, comme ce dimanche soir. Souvenirs.

A la veille de son déménagement, le journal organisait sa dernière fête sur sa terrasse mythique, rue Béranger, proche de la place de la République. Une soirée qui s’est muée en cauchemar.

Suspendue en février, la parution reprend en mai. Mais après un vote négatif en AG au mois d'octobre, le patron disparaît. Il reviendra quatre jours plus tard, grâce à un stratège de l’ombre.

Le 19 février 2004, le groupe AZF menace de faire exploser des trains et réclame plusieurs millions d’euros. Le ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Nicolas Sarkozy tente de négocier… via les annonces de «Libé».

Parti à Kaboul couvrir la guerre, Jean-Pierre Perrin s’est retrouvé coincé tout l’hiver dans les montagnes afghanes. Et n’a pas pu donner de nouvelles pendant une semaine au journal, fou d’inquiétude.

Au temps de la pub reine, «Libération» a changé de couleur, de format, de support... et même d’odeur.

Jules Van, pseudo derrière lequel se cachait un duo d’activistes-journalistes, se livra pendant un an à la collecte de combines confiées par les lecteurs. Une performance artistique qui entendait saboter le capitalisme de l’intérieur.

Méprisés, les films d’arts martiaux de Hongkong ont conquis le public français dans les années 80 grâce au travail de deux de nos journalistes.

Quand, après un arrêt de quelques mois, le journal militant des débuts se mue en véritable quotidien, le dogme de l’égalité salariale est abandonné. Mais pas celui de la transparence des rémunérations, qui seront affichées sur les murs.

Figures incontournables du premier «Libé», les plumes rock du journal se sont passé le relais de façon… spéciale.

Une Boyard maïs de Sartre montée en sautoir pour 25 000 francs ? Le financement de «Libé», les premières années, a parfois pris des formes incongrues.

A peine élu, le Président téléphone au journal pour tenter de justifier sa présence sur le yacht du milliardaire… en faisant porter la faute à son épouse.

Alain Brillon a indexé durant quarante ans le contenu du journal sur des fiches Bristol. Mais il a aussi chroniqué son quotidien en caricatures sur les murs.

Années fric, années frime, années coke… La décennie 1980, celle de tous les succès pour le journal, est aussi celle où la cocaïne régnait dans les couloirs de la rédaction.