A Libé, on a toujours un peu envié les unes auxquelles vous avez échappé que Charlie publie chaque semaine. Ces titres un peu trop osés, ces jeux de mots décidément trop décalés mais tellement drôles qu’on n’a pas osé faire figurer sur nos unes, ces pieds de nez auxquels l’actualité n’avait pas le talent de coller tout à fait et qu’on a écartés. Charlie, lui, les publie ces unes. Alors aujourd’hui, les dessins qui ont failli ouvrir ce Libé spécial Charlie ne finiront pas simplement dans les souvenirs de ceux qui auront participé à la réunion de une, mais vous pourrez vous demander, vous aussi, celui que vous auriez choisi.
Ce clin d’œil à la dernière page de Charlie prend tout son sens en ce jour particulier. Un Libé spécial Charlie ? A l’approche du 7 janvier, le principe était une évidence et puisque Libé a accueilli deux fois les Charlie, après l’incendie de 2011 et bien sûr après l’attentat de 2015, trouver une façon de leur ouvrir une nouvelle fois nos portes, en plus de nos colonnes, a été le fil rouge avec lequel nous avons voulu leur consacrer ce numéro. Un numéro qui parle d’eux, avec eux, qui parle de résilience, de liberté, de laïcité. Et quoi de mieux qu’une table ronde pour les inviter à discuter, à raconter Charlie hier, aujourd’hui et demain. Et que de le faire chez nous, à Libé, autour de cette table qu’ils connaissent trop bien pour avoir conçu autour d’elle le trop fameux numéro des survivants. «Tout est pardonné» était titré le dessin de Luz qui en faisait la couverture. Tout est pardonné et rien n’est oublié. Bienvenue chez vous, Charlie.