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Libération
«Au Bonheur des Mômes»: Rencontre

«On est toute une bande à avoir grandi avec l’événement»

Festival Au Bonheur des Mômesdossier
Antoine Guillaume, l’enfant du village, après avoir baigné dans l’ambiance du festival, y présente désormais un spectacle. Un cas qui n’est pas isolé.
Antoine Guillaume participera à son sixième «Au Bonheur des Mômes». (Antoine Guillaume)
publié le 4 juillet 2022 à 9h19
Le festival «Au Bonheur des Mômes» du Grand-Bornand fêtera du 21 au 26 août son trentième anniversaire. Partenaire de l’événement mêlant écologie, culture et engagement citoyen, Libération publiera tout l’été articles, interviews et tribunes sur les thématiques phares du rendez-vous savoyard.

Antoine Guillaume a suivi le festival du Grand-Bornand dès son plus jeune âge. Il a 35 ans aujourd’hui. «On est toute une bande à avoir grandi avec l’événement, détaille-t-il. J’ai commencé à découvrir tout un univers, à jongler tout gamin. J’ai vu des spectacles qui m’ont ouvert les yeux. J’ai commencé par la jonglerie, de petits numéros à l’école de cirque, puis j’ai fait plusieurs spectacles.» Cette année, il participera à son sixième «Au Bonheur des Mômes» après un cursus au festival du centre national des arts du cirque, et une expérience de voltigeur à La bascule, sa compagnie. «On était cinq pour faire ce collectif de la bascule. On a écrit trois spectacles et après, je suis parti en solo», explique le circassien, qui a grandi au Grand-Bornand. Son père est moniteur de ski, son frère entraîneur de snowboard du club, et lui a pratiqué le ski jusqu’à 18 ans, aussi passionné que les autres. Il a décidé d’être artiste de cirque mais a gardé un «lien très fort avec la montagne».

Il confirme que le festival a ouvert les habitants sur «tout un tas de gens bizarres» qui débarquent à la montagne. Cela n’a pas été simple de créer cet événement : des saltimbanques qui viennent de tous les pays, et qui, au-delà du tourisme d’hiver, permettent de faire découvrir la montagne l’été par le biais de la culture.

Antoine Guillaume travaille aussi comme interprète pour une compagnie de théâtre, c’est-à-dire qu’il se met au service d’un metteur en scène pour monter sa production. Le festival du «Grand Bo» a un rayonnement international. Le directeur artistique, le cadre du festival, l’organisation, l’équipe ont, d’après Antoine, participé grandement à la réussite du festival. Les gens viennent en vacances et profitent de ce moment-là. «Voir un festival aussi gros dans un village, c’est quasiment unique. Il y a une fierté d’avoir réussi à créer cet événement à cet endroit-là. Tout ce qu’il génère pour l’économie du village en s’inscrivant dans la durée».

Antoine n’est pas un cas isolé. Il a d’autres amis comme ce collectif de peintres Melting Paint qui ont monté «leur truc». Beaucoup ont orienté leur vie à partir de ce festival. Sa création pour cette année ? Autour du conte philosophique des lumières «Manolo ou la recherche du bonheur» coproduit par la scène nationale d’Annecy, un spectacle jeune public, accompagné d’un livre. Un «seul en scène» qu’il présentera toute la semaine au festival, et dont un autre local de l’étape, Hugo Bosse est producteur. Une affaire de famille en sorte.