Le béton, ce n’est pas cher, pratique mais polluant. Une tonne de ciment (un des trois composants avec l’eau et les granulats) cuite à 1 400 °C génère une émission de 881 kilos de CO2. Le dérèglement climatique oblige désormais bâtisseurs et promoteurs à trouver des matériaux moins énergivores.
C’est le cas de la terre crue qui revient en force avec le chantier du Grand Paris et ses millions de tonnes de remblai qui peuvent être réutilisées après nettoyage. L’obtention en 2022 du prix Pritzker par Diébédo Francis Kéré, premier lauréat africain pour ses travaux en terre crue, à l’image de l’école primaire de son village natal de Gando au Sénégal, a mis ce matériau encore peu employé sous les feux des projecteurs. Ses avantages sont nombreux : très bon isolant thermique et phonique, il assure aussi une régulation hygrométrique (capacité à gérer l’humidité) efficace. Et son bilan carbone est excellent puisque c’est une ressource locale qui ne demande aucune transformation et donc aucune dépense d’énergie.
Le lin, bon isolant thermique
Mais l’absence de normes techniques freine l’utilisation de la terre crue, pourtant bien adaptée au réchauffement et à la RE2020, la nouvelle réglementation environnementale pour le secteur du BTP. Pour l’instant, seuls des bâtiments publics l’utilisent – école primaire Miriam-Makeba à Nanterre (Hauts-de-Seine), médiathèque