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Libération
Herbes folles

Quand les villes rêvent de campagne

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La nature en villedossier
Longtemps bannis de nos cités, plantes et animaux sont de nouveau plébiscités par les urbains. Mais les réintroduire impose une réflexion sur nos modes de vie et une volonté politique forte.
De la série Foliage. (Philippe Durand)
publié le 16 mai 2022 à 23h47
(mis à jour le 22 juin 2022 à 12h16)

La nature, tout le monde en rêve, la désire, la réclame, surtout depuis les confinements liés à la pandémie de Covid-19. Or plus d’un Français sur huit vit aujourd’hui en ville. Sommes-nous donc condamnés à attendre le week-end ou les vacances pour pouvoir nous délecter du chant des oiseaux, nous couler dans la verdure, gambader pieds nus dans l’herbe fraîche et humer le pétrichor, le parfum de la terre après la pluie ? Heureusement, non. Car le mot «ville» rime de plus en plus souvent avec «nature». Notamment dans l’édition, où les ouvrages sur le sujet se multiplient. Mais de quoi est-il question, quand on parle de «nature en ville» ? Pourquoi en a-t-on besoin ? Comment faire pour «renaturer» la ville ? Décryptage à la veille des journées «Naturellement !» organisées du 20 au 22 mai par la fédération BioGée et la ville de Rouen.

La ville, trait d’union entre nature et culture

Villes et nature ont longtemps été opposées, du moins en Occident. Les premières, symboles de culture, de civilisation, ont été construites pour se protéger des «barbares» et des bêtes sauvages. Tout au plus y a-t-on toléré un peu de végétation, très contrôlée, domestiquée. «Au XVIIe siècle, à Angers ou Rennes, on a créé des mails, ces grandes allées plantées d’arbres où les gens se promenaient. Puis, à partir de la fin du XIXe siècle, la plupart des grandes villes ont conçu de grands jardins et parcs publics, raconte l’écologue Philippe Clergeau, professeur émérite au Muséum national d’histoire nat