Menu
Libération
Et là, tout bascule

1972, le concert d’Alan Stivell qui fait prendre la Breizh

Article réservé aux abonnés
Et là, tout bascule...dossier
Quand il entre sur la scène de l’Olympia, le 28 février, Alan Stivell ne sait pas qu’il va transformer une petite vogue pour la culture bretonne en véritable phénomène.
Alan Stivell en 1972 à Paris. (Giovanni Coruzzi/Bridgeman Images)
publié le 2 août 2023 à 15h03

Un accident, une rencontre, un déclic, un hasard, un coup de folie ou un coup du sort… Cet été, Libération revient sur les moments clés d’une histoire. Et là, tout bascule…

Il a beau fouiller sa mémoire dans tous les sens, rien n’y fait : Dan Ar Braz n’a aucun souvenir, ou presque, de sa soirée sur la scène de l’Olympia, le 28 février 1972, aux côtés d’Alan Stivell. Calé sur la banquette d’un bar-tabac des faubourgs de Quimper, le musicien de 74 ans ne garde que de vagues réminiscences de ce concert pourtant mythique : des «gens qui dansaient» dans les allées, des «drapeaux bretons» qui flottaient dans le public… «Il y a eu un avant et un après, mais le pendant, je ne sais plus», avoue le compositeur, convoqué à la dernière minute pour officier à la guitare électrique. «J’ai été pris dans un tourbillon. J’étais dans l’émotion, la concentration. J’avais peur de me tromper ! Il fallait que je maîtrise mon trac, mon manque de confiance… C’est avec la distance que je réalise ce qui s’est passé.» Cet Olympia 72 est pourtant entré dans la légende armoricaine comme l’acte fondateur du revival de la culture bretonne. Une soirée, fruit de son temps, qui a fait passer la musique bretonne du kitsch à la hype, du folklore ringard à la pop moderne, et toute une région de la honte à la fierté.

«Même si ça commençait à changer, la musique bretonne souff