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Libération
100% pur leurre

A la CIA, la maquilleuse Jonna Mendez et sa cellule de déguisement

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Elle a été la «cheffe du camouflage» des renseignements américains, capable d’abuser jusqu’au président des Etats-Unis dans le Bureau ovale. Itinéraire d’une espionne qui aura fait de sa carrière un laboratoire de mensonges pour le compte des services secrets.

Jonna Mendez à Peshawar (Pakistan) pendant la guerre en Afghanistan. (DR)
Publié le 11/08/2025 à 7h09

Tricheries, bluff, impostures et dissimulations… De Maradona à Retailleau, de Marie-Antoinette à Stanley Kubrick, tout l’été, Libé brille de mille faux. Tous les épisodes de notre série «100 % pur leurre» à retrouver ici.

Washington, 1990. Dans l’antichambre du Bureau ovale, une poignée d’hommes attendent leur rendez-vous avec George H. W. Bush. Parmi eux, le chef de cabinet de la Maison Blanche, John Sununu, le conseiller à la sécurité nationale du 41e président, Brent Scowcroft, et le directeur de la CIA, William Webster. Il y a là aussi une jeune femme au teint mat, aux cheveux noirs bouclés, qui mâchonne nerveusement le bout d’un stylo en relisant ses notes. Lorsque Bush Senior fait entrer l’aréopage, Webster la lui présente comme Jonna Mendez, la «cheffe du camouflage» de l’agence de renseignement extérieur.

Devant le président américain et sa garde rapprochée, la jeune femme expose les progrès de son équipe, au sein du bureau des services techniques, en matière de déguisement. Avec les derniers prototypes, affirme-t-elle, la CIA pourra travestir ses espions en changeant leur genre et leur couleur de peau sans que leurs adversaires du KGB – le mur de Berlin vient à peine de disparaître, pas encore la guerre froide – ne les remarquent, tant l’illusion est parfaite. Elle-même, conclut-elle, est grimée. Pui