Eugène Hugo à Charenton, doux à lier
«Celui dont on ne parle pas», affirme Pierre Dufay dans son livre de 1924, sur la vie et les œuvres d’Eugène Hugo (1). Victor Hugo avait un frère mort jeune et fou, son aîné de dix-sept mois, le cadet d’Abel. Il a «fini» à l’asile de Charenton (Val-de-Marne), à 36 ans, le 20 février 1837, après quinze ans d’enfermement. «Il est bon pour Charenton», disait-on à cette époque pour désigner l’institution pour aliénés, érigé en 1641. Lire l’article
Jeanne Tripier, psychose à effets
On ne sait pas grand-chose de la jeunesse de Jeanne Tripier, née deux ans avant la Commune de Paris, le 10 janvier 1869. On connaît un peu mieux la fin de sa vie, dix années passées à l’hôpital de Maison Blanche (Neuilly-sur-Marne). Début octobre 1934, sans emploi et sans ressources, elle est expulsée de son appartement de la rue Robert-Planquette à Montmartre. Sans doute pour défaut de loyer, peut-être aussi pour ses nombreux courriers aux autorités avertissant d’un complot contre la France. Lire l’article
Hervé de Maupassant, la vérole de sa vie
«J’ai conduit hier Hervé dans un asile d’aliénés de Montpellier plein de fous sordides et affreux. J’irai l’y reprendre demain», écrit Guy de Maupassant à son père en 1889. Va prospecter des établissements plus confortables, lui demande-t-il aussi, comme Ville-Evrard, en Seine-et-Oise. «Tu montreras au directeur de cette maison de santé la lettre du docteur Blanche, en lui disant que je compte lui amener mon frère mercredi dans la matinée.» Lire l’article
Paul Taesch, mémoires d’interné
Interné à l’asile Saint-Athanase de Quimper depuis trois mois, Paul Taesch se met à écrire l’histoire de sa vie. Ce 24 mars 1896, il n’a pourtant que 22 ans. Le registre d’entrée le décrit ainsi : «Un mètre 650 millimètres, cheveux et sourcils châtain clair, front haut, yeux gris, nez moyen, bouche petite, [pas de] barbe, menton rond, visage ovale, teint pâle.» Lire l’article
Monrose, dingue de théâtre
Le docteur Esprit Blanche veillait en coulisses, prêt à se précipiter si son patient défaillait. Ce 7 janvier 1843, Monrose devait interpréter Figaro dans le Barbier de Séville, un rôle qu’il connaissait par cœur. L’acteur était le spécialiste du valet fourbe et fripon des pièces de Marivaux, Molière et Beaumarchais. Mais il n’avait pas joué depuis longtemps. Lire l’article
Auguste Forestier, il déraille
Auguste Forestier avait une fascination pour les trains. Ce fils d’agriculteurs de Naussac en Lozère montait à bord sans billet et partait pour Toulouse, Clermont ou Nevers, juste pour le plaisir de circuler en chemin de fer. A chaque virée, l’adolescent fugueur était arrêté et reconduit dans sa famille. Mais un jour de 1914, il provoque le déraillement d’un convoi après avoir accumulé des pierres sur les rails. Lire l’article