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Libération
100% pur leurre

A Livourne, des farceurs se paient les têtes de Modigliani

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Après des fouilles spectaculaires, la ville toscane repêche, en 1984, des têtes sculptées que l’artiste aurait jetées dans le canal des décennies plus tôt. Mais le miracle vire au naufrage quand les faussaires sortent de l’ombre.
Les trois sculptures sorties du Fosso Reale de Livourne, en 1984. ( Altara Films Les Films du Poisson)
par Eric Jozsef, correspondant à Rome
publié le 25 juillet 2025 à 7h17

Tricheries, bluff, impostures et dissimulations… De Maradona à Retailleau, de Marie-Antoinette à Stanley Kubrick, tout l’été, Libé brille de mille faux. Tous les épisodes de notre série «100 % pur leurre» à retrouver ici.

«On a trouvé la tête de Modi !» En un instant, ce matin du 24 juillet 1984, le cri de Cesarino Tambellini se répand dans tout Livourne. Comme l’annonce d’un miracle. Depuis sept jours, l’ouvrier quinquagénaire fait partie de l’équipe qui drague le Fosso Reale, le canal qui traverse la cité toscane, à la recherche d’une légende. Celle qui se transmet depuis des décennies dans les cafés de la ville et qui veut qu’Amedeo Modigliani, l’enfant du pays, ait, en 1909, jeté des sculptures dans les fossés avant de repartir pour Paris.

A l’occasion du centenaire de sa naissance en 1884, la mairie communiste du port industriel a organisé une rétrospective à la Villa Maria, alors siège du musée local d’art contemporain. Possédant peu d’œuvres originales, sans grands moyens financiers, l’exposition s’intitule «L’autre Mod