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Libération
Sound system revolution (5/6)

A New York, coups de pompe it up

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Deux mots qui ont changé le cours de la musique populaire pour devenir le haut-parleur des sans-voix. Aujourd’hui, les deux-roues des gamins du Queens.
Des jeunes du Queens dans les rues d’Ozone Park, en mai 2008. (Katie CALLAN)
publié le 29 juillet 2021 à 11h01

C’est un coin de New York que même la gentrification a oublié. Il faut passer Brooklyn, puis suivre le métro aérien jusqu’à la dernière station perdue en bout d’une bifurcation de la ligne A. Terminus Ozone Park, South Richmond Hill, quartier du Queens. Des alignements de sages maisonnettes en bois avec jardinet, dans leur jus, irriguées par le seul rythme des rames qui font trembler de ferraille l’horizon d’Atlantic Avenue. Un autocollant reprenant le logo Intel, sur une voiture, donne le ton : «Trini Inside». Car ici, c’est un petit Trinité-et-Tobago, et Trinité-et-Tobago, c’est l’île où naquirent, un peu avant la Jamaïque, des sonos portables pour ambiancer le carnaval à la fin de la Seconde Guerre mondiale… Là-bas, au pays, tout se règle depuis au sound-system mobile : les mariages, les annonces publicitaires, les clashs à coups de musique Bollywood.

Alors à Richmond Hill, quand on est un ado «Trini inside», l’envie de déambuler sonorisé démange dès le plus jeune âge, par atavisme. Travis, Nick et leurs potes ont donc pris le chalumeau en main pour harnacher leurs vieux bicross d’enceintes. Cela a commen