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Drôle d'été pour une rencontre

Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, à l’envie comme à l’écran

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Drôle d’été pour une rencontredossier
Depuis leur coup de foudre, en 1986, lors de répétitions pour une pièce d’Harold Pinter, le duo aura tracé un chemin commun, créant plus d’une dizaine de pièces et de scénarios pour le cinéma, et partageant leurs colères contre le mépris de classe.
«Cuisine et dépendances», de et avec Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui au théâtre La Bruyère, à Paris, en 1991. (Pascal Victor/ArtComPress. Opale Photo)
par Valérie Sarre
publié le 22 juillet 2024 à 16h16

Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.

Le 28 février 1998, théâtre des Champs-Elysées, à Paris. La 23e cérémonie des césars est déjà bien avancée quand Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui montent sur scène pour remettre le césar du meilleur scénario. L’actrice ouvre l’enveloppe. Gênée, elle sourit. Son complice, qui a lu par-dessus son épaule, se détourne pour cacher sa joie. «Le césar est attribué à Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour On connaît la chanson», bafouille-t-elle. Après Smoking /No smoking en 1994 et Un air de famille en 1997, c’est la troisième fois en cinq ans que les «Jabac» – surnom que leur a donné Alain Resnais – décrochent cette récompense. La salle s’embrase et se lève pour ovationner le duo qui, quelques minutes plus tôt, avait déjà récolté, chacun dans sa catégorie, deux césars du meilleur second rôle. C’est qu’en une dizaine d’années, leur tandem d’écriture est devenu synonyme de succès. Mais l’un aurait-il pu écrire sans l’autre ? Jean-Pierre Bacri est mort en janvier 2021 et lorsque sa complice, en 2024, reçoit un césar d’honneur, c’est évidemment à lui qu’ell