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Libération
Les arrières-cuisines de la République (4/6)

Alexandre Djouhri, tout reste affaires

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Intermédiaires, avocats, conseillers… Ils hantent ou ont hanté les coulisses du pouvoir depuis trente ans. Cette semaine, l’homme de réseaux, intermédiaire auprès de plusieurs présidents et grands patrons, mis en examen dans le dossier du financement libyen de la campagne de Sarkozy.
Alexandre Djouhri en janvier 2018 à Londres. (Ben Cawthra/SPUS. Abaca)
publié le 6 août 2022 à 15h19
L’épisode précédent : «Mimi» Marchand, prouesse à scandales

On lui doit le concept de la «crémitude», soit l’art de s’en mettre plein les poches en tant qu’intermédiaire ou apporteur d’affaires. «L’argent, je marche dessus ; il y en a partout, il suffit de travailler. Mais cela n’a jamais été ma motivation», dira-t-il à des magistrats. C’est peu dire qu’Alexandre Djouhri aura révolutionné le métier, ancien caïd franco-algérien des cités du 9-3, tutoyant le CAC 40, puis l’Elysée. A propos de ce saltimbanque du business tous azimuts, son banquier (l’UBS à Singapour) attestera : «Ses activités de consultant sont fortement rémunérées, il n’est pas rare que ses honoraires ou commissions soient de six ou sept chiffres.»

Djouhri, né Ahmed à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en 1959, aura également tenté d’imposer à son propos un autre terme, «injudiciarisable». Avec moins de succès. Mis en examen depuis janvier 2020 pour corruption, tout son petit ou grand monde semble, depuis, s’écrouler. En France, la macronie désormais au pouvoir a mis fin à ses antiques réseaux chiraquiens puis sarkozystes. A l’étranger, ses connexions libyennes ou algériennes ne sont plus ce qu’elles étaient. Et le gratin du CAC fait mine de ne plus le connaître. Mais il lui reste encore quelques réseaux russes ou saoudiens, il a de la ressource. Comme en témoigne son slogan, répété matin, midi, et soir,