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Libération
100% pur leurre

Ascension de l’Annapurna : pour Maurice Herzog, un sommet en tort massif

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Vainqueur triomphant du premier pic de plus de 8 000 mètres en 1950, le Français s’est arrangé avec la vérité pour profiter seul de la gloire. Pourtant, c’est à son compagnon, Louis Lachenal, qu’il doit son ascension.

Photo extraite du documentaire «Victoire sur l'Annapurna» où l'on voit Maurice Herzog, porté par un sherpa, après son ascension de l'Annapurna en 1950. (Les Films Marcel Ichac. RKO Radio Films )
ParGilles Dhers
Fabrice Drouzy
Rédacteur en chef adjoint - Suppléments et spéciaux
Publié le 12/08/2025 à 7h15

Tricheries, bluff, impostures et dissimulations… De Maradona à Retailleau, de Marie-Antoinette à Stanley Kubrick, tout l’été, Libé brille de mille faux. Tous les épisodes de notre série «100 % pur leurre» à retrouver ici.

1950, la guerre est terminée depuis cinq ans. La France s’embourbe en Indochine. Les luttes d’influences internationales se déroulent sur d’autres terrains. Particulièrement escarpés pour certains. L’heure n’est pas encore à la conquête spatiale, du moins pour la France, mais à celle des plus hauts sommets de la planète. Aucun des quatorze dépassant 8 000 mètres n’a encore été conquis.

France, Angleterre, Italie, Autriche… Tous les pays européens rêvent d’être les premiers dans cette course. L’honneur du drapeau en dépend. Il ne s’agit plus d’alpinisme mais de patriotisme ! Pour la France, ce sera l’Annapurna.

La presse annonce l’expédition dès le début de l’année 1950. «Trois Chamoniards et trois Parisiens vont tenter en mars l’ascension de l’Himalaya», titre Ce soir, le 18 janvier. L’équipe, qui sera finalement un peu plus nombreuse, réunit notamment la fine fl