Menu
Libération
Série d'été

Beach, oh ma beach: on écrit à «Libé» depuis la plage

Article réservé aux abonnés
De la Corse à la Poméranie, de la Loire-Atlantique aux Etats-Unis, nos journalistes adressent des cartes postales, illustrées par Coco, à leur journal.
(Coco/Liberation)
publié le 25 juillet 2022 à 17h37

Samedi 16 juillet, bisous de Ficaghjola

Mon cher Libé,

Je t’écris de Bastia, en Corse, et je me doute que tu dois être un peu surpris. La ville n’a pas la réputation d’être la plus touristique et balnéaire de l’île. Mais j’y ai trouvé mon petit coin, sans prétention. Oh, c’est à peine une plage, plutôt un renfoncement, le long de la T11, la grosse route territoriale, où l’on peut poser trois serviettes sur les rochers. L’après-midi, les vieux et les jeunes y viennent pour discuter et nager dans l’eau claire, en point de rendez-vous comme d’autres vont au parc.

On peut y accéder du vieux port, par une nouvelle voie piétonne, qui traverse la roche. Je préfère venir par en haut, remonter la rue César-Vezzani, un chanteur célèbre, puis descendre par les escaliers de la Ficaghjola, le long d’une grande HLM, qui m’évoque, pour une raison obscure, l’immeuble du Domaine des Dieux dans Astérix et Obélix.

J’espère comme ça croiser Aldo Ferralis. Il est presque toujours là, en short et tee-shirt kaki, le corps sec, à s’affairer sur son œuvre, en facteur Cheval local. Chaque jour, il travaille sur son arche de Noé, faite de bric et de broc, construite en bas de sa tour. Depuis un AVC, l’ancien couturier qui travaillait sur le continent est revenu sur son île.

Si tu passes par Bastia, va admirer ses animaux étranges, son âne doré monté par un renne tenant un drapeau à la tête de Maure, ses gargouilles qui surgissent de terre ou derrière un massif de figuiers de barbarie, et son navire, à voile et à haute couleurs, su