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Libération
Série d'été

Beach, oh ma beach: on écrit à «Libé» depuis la plage

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De Lamma à Hongkong à Sitges, en Catalogne, nos journalistes adressent des cartes postales, illustrées par Coco, à leur journal.
(Coco/Liberation)
publié le 22 août 2022 à 10h00

Mardi 16 août, depuis Lamma, à Hongkong

Mon cher Libé,

Je t’écris d’une petite plage, éclairée par les projecteurs de la centrale thermique toute proche et les lumières des porte-conteneurs qui attendent le droit d’entrer dans le port de Hongkong. Je danse sur une musique electro à la mode, traçant sur le sable fin des pas de danse que je trouve formidables mais qui sont probablement ridicules.

A Hongkong, chaque jour un peu moins libre, chaque jour un peu plus coupé du monde à cause du Covid et de la répression chinoise, il y a plus de 250 îles, et donc autant d’occasions de se baigner. A Shek O, les locaux font du surf, dans une ambiance californienne. A Tai Long Wan, les jeunes crapahutent à travers la montagne fleurie et humide pour aller camper en toute ­liberté, construire des grands feux et danser tous nus sous LSD. Dans le quartier bourgeois de Stanley, près de l’école chrétienne St Stephens, les retraités viennent bronzer en toute discrétion, dans une ambiance de Côte d’Azur endormie. A Cheung Chau, plus populaire, les enfants se baignent dans l’odeur de poisson du port de pêche tout proche. Mais, ma préférée, c’est celle de Lamma où je suis. Encore peuplée de vieux hippies, l’île se tient à l’écart du tumulte du centre-ville, pourtant à tout juste vingt minutes en bateau, et il n’est rien de plus agréable, le soir, que de manger sur le petit port en se disant que non, décidément, on ne rentrera pas.

La plage, elle, est cachée derrière une forêt clairsemée de palmiers. On y accède par un petit chemin en plan