Tous les épisodes de notre série de l’été 2022, «L’histoire derrière l’histoire», à retrouver ici.
L’euphorie de la victoire, puis les délices de l’état de grâce : Nicolas Sarkozy pouvait logiquement y prétendre après sa brillante élection, le 6 mai 2007. Avec plus de 53% des suffrages et un taux de participation record de près de 84%, n’entrait-il pas, au terme d’une campagne électorale enthousiaste et énergique, dans le petit club des présidents les mieux élus de la Ve République ? En fait de bonheur, «ce fut le jour le plus triste de ma vie», confiera-t-il plus tard. Politiquement comblé, Nicolas Sarkozy était pourtant, dans son intimité, déchiré par des problèmes conjugaux. On ne le saura que plus tard : son épouse, Cécilia, n’avait même pas voté ce dimanche-là, et ce n’est qu’in extremis, devant son insistance, qu’elle avait fait l’effort d’apparaître à ses côtés place de la Concorde, quand l’élu était venu saluer la foule de ses supporteurs.
Ces douleurs intimes n’étaient connues que d’une poignée de fidèles. Ils savaient, eux, que le candidat menait deux combats de front : l’un pour conquérir l’Elysée, l’autre pour sauver son couple. «La campagne la plus difficile était celle qu’il cachait, que personne ne pouvait deviner», expliquera à la journaliste Catherine Nay l’ex-communicant Franck Louvrier. Selon son ancien directeur de cabinet