Menu
Libération
Il était une horrible fois

«Cendrillon», «la Petite Sirène», «Pinocchio»… L’histoire vraie de 6 contes de fées

Article réservé aux abonnés
Violences sexuellesdossier
Viols, assassinats, trahisons, névroses : avant que Disney les enrobe de guimauve, ces fables pas vraiment destinées aux enfants étaient très violentes.
«La Belle au bois dormant» par John Dickson Batten. (Christie's Images/Bridgeman Images)
publié le 14 juillet 2023 à 19h33
(mis à jour le 21 juillet 2023 à 14h32)

«La Belle au bois dormant», baiser violé

Un viol, deux infanticides doublés de cannibalisme, un strip-tease et une épouse bafouée jetée dans les flammes… Résumée ainsi, une des premières moutures de la Belle au bois dormant, publiée en 1634 par le poète italien Giambattista Basile sous le titre de Soleil, Lune et Thalie, ressemble plus au scénario d’un film gore qu’aux versions de Charles Perrault ou des frères Grimm, elles-mêmes bien édulcorées dans le story-board du dessin animé rose bonbon de Disney… Car comme souvent, quand la trame s’inspire du folklore médiéval ou de ces «contes types» remontant à la nuit des temps, on est loin des histoires destinées à endormir les enfants (1).

Il était donc une (horrible) fois, «un seigneur qui eut une fille nommée Thalie. Il fit venir les savants et les devins du royaume pour tirer son horoscope. Ceux-ci tombèrent tous d’accord que l’enfant serait un jour en grand péril à cause d’une écharde de lin». Las, on n’échappe pas à son destin et après s’être piqué le doigt avec une épine, la jeune fille tomba dans un profond sommeil. Fou de tristesse, son père la déposa dans un château qu’il abandonna. Un début sans surprise. La suite l’est plus…

Quelques années plus tard, un roi (marié) découvre la belle endormie lors d’une partie de chasse et en abuse immédiatement. «Comme il s’était épris de sa beauté, il la porta à bras-le-corps sur un lit, la laissa couchée