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Libération
Série d'été

Chantiers pharaoniques : le métavers, ça sent le gouffre

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Plus haut, plus long, plus fou (2/5) Aujourd’hui, le projet de Mark Zuckerberg, ultra-gourmand en énergie et en dollars, qui n’a pas connu le succès espéré, quatre ans après sa mise en place.
Mark Zuckerberg modélisé dans le casque de réalité virtuelle de sa société, le Meta Quest Pro. (Meta/Cover Images/SIPA/Meta/Cover Images/SIPA)
publié le 10 août 2025 à 15h00

Dans le domaine des projets pharaoniques, le métavers tient autant de la momie que du zombie. Le projet, présenté en 2022 comme le nec plus ultra du futur, a aujourd’hui un goût de passé qui ne veut pas mourir. Alors que plus personne n’y met les pieds (ou plutôt, vu que le bide a été clair dès le début, faudrait-il dire que personne n’y a jamais mis les pieds), le directeur de la technologie de Meta, Andrew Bosworth, annonçait en début d’année que 2025 serait l’année cruciale pour le métavers. Plus précisément, qu’elle permettrait de déterminer si «tout cet effort sera considéré comme le travail de visionnaires ou une mésaventure légendaire».

Pour l’heure, le coût du flop s’élève à 55 milliards de dollars (47 milliards d’euros) pour Meta, la maison mère de Facebook, qui aura tout fait pour forcer l’adoption de son projet : encourager les employés de Mark Zuckeberg à l’utiliser pour faire augmenter les statistiques, changer de nom, multiplier les partenariats avec les marques, les infrastructures, et même les artistes venus y donner des concerts.

Rappelons le concept : étendre le principe de certains jeux vidéo en ligne, les MMO (jeux de rôle en ligne massivement multijoueur), dans lesquels chaque utilisateur peut se connecter à un monde virtuel qui existe en parallèle du nôtre, en perpétuelle évolution – le sujet du film Ready Player One (2018) de Steven Spielberg. Le hic : là où le concept était ludique pour les adeptes de la chasse aux monstres jouant à Wor