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Série d'été

Chantiers pharaoniques : l’oléoduc Eacop, pompe funèbre

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Plus haut, plus long, plus fou (3/5) Aujourd’hui, le projet de pipeline géant de TotalEnergies entre l’Ouganda et la Tanzanie tristement connu pour ses ravages sociaux et climatiques.

Une section de l'Eacop sur un champ pétrolifère à Kikuube, en Ouganda, le 12 mars. (Hajarah Nalwadda/Getty Images)
Publié le 11/08/2025 à 15h10

C’est un serpent d’acier de 1 400 kilomètres, qui traverse l’Ouganda et la Tanzanie avant de se jeter dans l’océan Indien, qui ravage la savane, déplace les populations locales et engendrerait, à lui seul, plus d’émissions de gaz à effet de serre que les deux pays qu’il parcourt. La future réalisation de TotalEnergies, l’East African Crude Oil Pipeline, plus connu sous le nom d’Eacop, est l’un de ces projets dantesques qui semblent débuter avec un siècle de retard. Son but : faire transiter du pétrole extrait d’environ 400 puits, dont 130 dans le parc national de Murchison Falls dans le nord-ouest de l’Ouganda, jusqu’au port de Tanga, tout à l’est de la Tanzanie, afin de l’exporter à travers le monde. Il s’agira, une fois qu’il sera réalisé, du plus long oléoduc chauffé du monde (le pétrole devant être maintenu à 50 °C).

Le projet, estimé à une valeur de 10 milliards de dollars d’après TotalEnergies, menace 35 cours d’eau, deux lacs, 2 000 km² d’habitats fauniques et plus de 100 000 habitants,