Menu
Libération
Série d'été

Chantiers pharaoniques : The Line, la dystopie saoudienne désertée

Réservé aux abonnés

Plus haut, plus long, plus fou (1/5). Aujourd’hui, le naufrage du projet de ville futuriste au milieu du désert rêvée par le prince héritier saoudien.

Image de synthèse de The Line. (JLPPA / Bestimage/JLPPA / Bestimage)
Publié le 08/08/2025 à 18h45

Comment prend-on la décision d’ériger l’immeuble le plus massif du monde, long de 170 kilomètres, haut de plus de 500 mètres, un bâtiment métropole conçu pour abriter neuf millions d’habitants au beau milieu du désert ? En consommant (trop) de (mauvaise) science-fiction : le chantier de The Line, la dystopique utopie du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), a été pensé comme une déclinaison de Blade Runner, du Cinquième Element et de Star Wars.

Afin de concevoir les contours de ce projet estimé à plusieurs centaines de milliards d’euros, MBS, qui se revendique fan de cyberpunk (un genre de science-fiction dans lequel l’humanité s’hybride avec la technologie) a recruté une fine équipe d’écrivains et réalisateurs de science-fiction cotés à Hollywood. Chris Hables Gray, écrivain anarchiste qui a accepté le chèque de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour établir un guide des différents courants de la SF, a pu observer que «c’étaient surtout les images qui les intéressaient. Ils pompent l’esthétique de la SF pour gagner la compétition qu’ils se livrent avec les Etats du Golfe à qui construira le truc le plus bizarre», notait-il