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Libération
Drôle d'été pour une rencontre

Charles Dupêchez et la comtesse d’Agoult, une passion par correspondance

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A deux siècles de distance, l’éditeur s’est pris d’amitié pour la femme de lettres, dont les échanges épistolaires - et leur décryptage - l’accompagnent depuis des décennies.
«Liszt at the Piano», huile sur panneau de 1840, par Josef Danhauser. A droite, Marie d'Agoult est appuyée sur le piano. (Bridgeman Images)
publié le 6 août 2024 à 16h00

Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.

«Et comment va votre comtesse ?» Combien de fois Charles Dupêchez a-t-il entendu cette question depuis sa rencontre avec Marie d’Agoult ? Une rencontre littéraire et spirituelle à travers les siècles, à laquelle il aura consacré la moitié de sa vie. Face à lui, des historiens, des universitaires des plus sérieux, la mine apitoyée, parfois narquoise : «Votre comtesse…» Deux mots utilisés pour ramener cette intellectuelle républicaine, libre et engagée, née Flavigny en 1805, à son statut de «femme de», incapable d’exister autrement que comme épouse du comte d’Agoult. Mais aussi pour remettre son biographe à sa place.

«Je n’étais pas du sérail», soupire celui qui, un jour de 1987, s’est lancé dans un défi fou : établir et publier la correspondance générale de «sa comtesse», une écrivaine sacrément épistolière, pétrie d’érudition et de culture. Aux côtés de son mari, de son amant Franz Liszt et de ses enfants (dont Cosima, qui épousa