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Les disparus (1/6)

Dans la forêt de Boscodon, du faux pas au trépas

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Cold cases, affaires classées, victimes jamais retrouvées… Des années après, certains poursuivent l’enquête. Aujourd’hui, six morts en vingt-cinq ans dans un massif des Hautes-Alpes prisé des randonneurs.
(Roxane Lumeret/Libération)
publié le 30 juillet 2023 à 11h26

Une forêt de 900 hectares. Sombre et mystérieuse. De grands sapins y prospèrent, plantés par des moines au XIIe siècle. Des ­randonneurs s’y évanouissent dans les bois. Au moins six personnes décédées de façon inexpliquée ces vingt-cinq dernières années. Cela se passe dans le massif du Morgon, dans les Hautes-Alpes.

Ils s’appelaient Lucie Manca-Crez (disparue en juillet 1995), Monique Thibert (juin 2015), Marie-Christine Camus (décembre 2016), Nick (juin 2018), Cédric Delahaie (octobre 2020), Laurence Klamm ­(novembre 2020). Les corps de Lucie Manca-Crez et Nick, un SDF d’origine allemande, ont vite été identifiés, mais les autres restent introuvables. Les hivers se succèdent, les battues aussi. Le 27 juin 2021, des ossements sont découverts. Puis un premier squelette. «Quelque chose se passe sur ce site», déclarait la sœur de Cédric ­Delahaie dans l’Equipe du 26 octobre 2020.

«Pousseur en série»

«Quand j’ai été saisi de l’affaire, explique ­Me Félix Allary à Libération, deux dossiers allaient être ­classés par le parquet de Gap.» L’homme est ­aujourd’hui l’avocat des familles Klamm et Delahaie. C’est aussi un ancien policier. Longtemps chef de la brigade criminelle du SRPJ (police judiciaire) de Montpellier. «Les proches souhaitaient être ­certains que toutes les pistes avaient bien été explorées. Les disparitions, c’est particulier, analyse-t-il. Il ne faut pas se louper au début. ­Pourtant, les gendarmes avaient fait une bonne enquête. ­J’ai dit au procure