Tricheries, bluff, impostures et dissimulations… De Maradona à Retailleau, de Marie-Antoinette à Stanley Kubrick, tout l’été, Libé brille de mille faux. Tous les épisodes de notre série «100 % pur leurre» à retrouver ici.
«Lorsque nous arrivions aux camps de concentration dans ces trains infects, des trains pour du bétail, on nous dénudait complètement, on nous ôtait tous nos biens ; pas seulement par esprit de rapine mais pour nous laisser nus, sans défense, l’alliance, le bracelet, les photos, tout. Seuls, sans assistance, sans rien. […] Leurs chiens nous mordaient, leurs phares nous aveuglaient, ils nous hurlaient dessus en allemand “links-rechts”, gauche-droite. Nous, on ne comprenait rien, et ne pas comprendre un ordre pouvait vous coûter la vie.» En cet hiver 2005, un petit homme à moitié chauve et à l’épaisse moustache s’exprime avec force à la tribune des Cortès, la Chambre basse du Parlement, à Madrid. Debout, sans note, la voix rauque et puissante, il déroule un récit atroce, décrivant sa déportation dans les camps nazis.
Nous sommes le 27 janvier, journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Jamais la Chambre des députés espagnols ne l’avait commémorée jusqu’ici et elle a choisi un homme, Enric Marco, pour rendre compte de l’horreur vécue par tous les dépor