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Drôle d'été pour une rencontre

Entre Marc-Antoine et Cléopâtre, une flamme fatale

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Drôle d’été pour une rencontredossier
 Quand l’ex-bras droit de César monte sur le bateau de la reine d’Egypte en -41, il scelle sans le savoir le destin de leurs deux pays. Et fait naître une légende qui inspirera Shakespeare et Hollywood.
Richard Burton (Marc-Antoine) et Elizabeth Taylor (Cléopâtre) dans le «Cléopâtre» de Mankiewicz (1963). (Silver Screen Collection/Getty Images)
publié le 21 juillet 2024 à 16h00

Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.

A quoi pouvait donc penser Marc-Antoine en découvrant dans le lointain, étincelant de soleil, ce navire s’approchant de la côte ? Toute la ville s’était massée sur le port et le général romain, en maugréant, avait dû suivre le mouvement. Il était maintenant face à cette nef imposante «dont la poupe était d’or, les voiles de pourpre et les avirons d’argent, leur mouvement cadencé au son des flûtes, qui se mariait à celui des chalumeaux et des lyres». Les deux rives du fleuve Cydnus étaient imprégnées de l’odeur des parfums qu’on brûlait dans le vaisseau, «couvertes d’une foule immense qui accompagnait Cléopâtre ; et l’on accourait de toute la ville pour jouir d’un spectacle si extraordinaire». Bientôt la reine parut, magnifiquement parée «et telle qu’on peint la déesse Vénus, couchée sous un pavillon brodé en or. De jeunes enfants, habillés comme les peintres peignent les Amours, étaient à ses côtés avec des éventails pour la rafraîchir. Ses femmes, toutes parfaitement belles, vêtues en Néréides et en Grâces, étaient les unes au gouvernail, les autres aux cordages»… Ces descriptions un rien emphatiques sont de Plutarque, extraites de son livre sur la vie de Marc Antoin