Joan Baez et Bob Dylan, Fidel Castro et Che Guevara, Adam et Eve, le Petit Prince et le renard… Tout l’été, Libé vous raconte la magie des premiers instants. Pour le meilleur ou pour le pire.
Vingt-et-un ans, et déjà l’envie de tout pulvériser. En ce 5 novembre 1987, Rachida Dati s’avance sous les lustres de l’Intercontinental, ce palace parisien où l’ambassade d’Algérie célèbre le 25e anniversaire de l’indépendance du pays. Elle a décroché son invitation après avoir insisté, appelé, envoyé un courrier retraçant sa jeunesse dans une cité HLM de Chalon-sur-Saône, père marocain, mère algérienne, dix frères et sœurs, et elle, en soutien dès l’adolescence, multipliant les petits boulots – caissière, animatrice, standardiste avant de s’inscrire en fac d’économie à Dijon. Sa plume vibre. Depuis ses 14 ans, mademoiselle Dati a pris l’habitude d’écrire à ceux qui pourraient allumer sa destinée. Des stars de cinéma, puisqu’elle rêve d’être actrice, des chanteurs comme Enrico Macias ou Alain Souchon, mais aussi des journalistes ou des élus, dont le maire de sa ville, Dominique Perben… Ça n’a encore rien donné. Mais elle persiste, avec sa niaque joyeuse et son allure coquette, pas encore couture à l’époque, plus ronde et déjà BCBG. «Faut se battre, dit-elle, avec les codes des bourgeoises.»
Feu. Là, au cocktail, il y a le garde des Sceaux, Albin Chalandon. «Elle fonce sur