Menu
Libération
Série d'été

Nuances de luttes : fidèles à leur nature, les écolos se mettent au vert

Article réservé aux abonnés
Toute la semaine, retour sur la palette de couleurs dont se sont imprégnés les combats politiques et sociaux (2/6). Aujourd’hui, le vert, dont le nom autant que la teinte ont séduit les partis et les mouvements de défense de l’environnement.
Lors d’une manifestation pour la préservation du climat, à Paris en 2019. (Vincent Boisot/Vincent Boisot/Riva Press)
publié le 4 août 2024 à 17h46

Retracer l’union entre le vert et la lutte écologiste, ce serait comme raconter l’histoire d’un vieux couple, ceux qu’on ne questionne plus et dont la solidité des liens se matérialise jusque dans le nom. Et pourtant, cette association n’a pas toujours été une évidence. «Le vert écologiste est récent, celui d’un mouvement des années 60-70. Comme ce qui semblait le plus en danger était le monde végétal lors de cette prise de conscience, le vert est devenu la couleur des mouvements écologistes», pointe l’historien spécialiste des couleurs Michel Pastoureau.

Sous l’impulsion du parti allemand Die Grünen, la couleur devient politique, initiant le début d’une quasi-unité internationale. Bien que certains préfèrent opter pour le terme «écologiste», au moins une quarantaine de partis utilisent le dénominatif «vert», à commencer par Europe Ecologie-les Verts (mais devenu les Ecologistes en octobre 2023) ou The Green party dans différents pays anglophones. «Au Royaume-Uni, le nom “Ecology Party” était associé à une science dont le citoyen moyen ne se sentait pas forcément proche. Le remplacer par The Green Party correspondait probablement à une volonté de rendre le parti plus populaire», analyse la linguiste Camille Biros, dans son étude sur «les couleurs du discours environnemental».<