Tous les épisodes de notre série de l’été 2022, «Une histoire peut en cacher une autre», à retrouver ici.
Des pleurs, des cris, des accolades, des danses… Il est 23 heures, ce 12 juillet 1998 et une vague de joie incommensurable partie du Stade de France gagne le pays tout entier. Quelques minutes plus tôt, le coup de sifflet final du match entre la France et le Brésil a retenti : les Bleus sont pour la première fois de leur histoire champions du monde de football. La consécration d’une aventure collective. Le sélectionneur du groupe victorieux, Aimé Jacquet, les yeux embués, savoure lui aussi. Il enlace chacun de ses assistants, ses joueurs, les remercie, les félicite. Vient le tour de Zinédine Zidane, le héros de la soirée : «Deux buts !» lui hurle l’entraîneur, comme pour faire comprendre à son joueur l’exploit qu’il vient de réaliser. Le milieu offensif de la Juventus de Turin, muet devant les cages adverses depuis le début de la compétition, a choisi le moment parfait pour ouvrir son compteur grâce à deux coups de tête désormais gravés dans la mémoire des Français. Deux coups de tête qui ne viennent pas de nulle part.
«J’ai la conviction que je peux apporter quelque chose», prophétisait Zizou quelques jours avant la rencontre. Il se savait attendu après des prestations décevantes, et notamment une expulsion contre l’Arabie Saoudite après un vilain geste d’humeur qui l’éloigne des terrains pour deux matchs : celui, anecdotique,