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Libération
Série d'été

Hors d’Etats: les pays éphémères

De l’Afrique à l’Asie, en passant par l’Europe, des micro-Etats utopistes ou des unions régionales conçues sur l’autel du pragmatisme, «Libé» raconte l’histoire de pays éphémères.
L'Egyptien Gamal Abdel Nasser et le Syrien Shukri Al-Juwatly en 1958 au Caire, célébrant la création de la République arabe unie. (Bettmann/Bettmann Archive. getty Images)
publié le 14 août 2022 à 5h58

La Sénégambie, une union géo logique

En 1982, les présidents gambien et sénégalais Dawda Jawara et Abdou Diouf actent la naissance de la Sénégambie – et non du Gambégal. Une projet qui vient corriger l’arbitraire des frontières post-coloniales et qui faisait de la Gambie une langue de terre séparant Dakar de sa région Sud. Le président sénégambien est Abdou Diouf et le vice-président, son homologue gambien. Et, accessoirement, protège le Gambien des tentatives de coup d’Etat. Un Parlement de 40 Sénégalais et 20 Gambiens complète l’édifice institutionnel, qui prendra en charge les communications et la politique extérieure. L’aventure prend ne durera que sept ans, faute d’un investissement suffisant des deux chefs d’Etat. Lire notre article.


En 1958, Nasser livre la République arabe unie

Signe de la sortie de la tutelle des puissances coloniales après la Seconde Guerre mondiale, la République arabe unie (RAU) voit le jour en 1958, sous l’impulsion de Gamal Nasser Abdel, raïs égyptien depuis qu’il a renversé la monarchie six ans plus tôt. La RAU allie l’Egypte et la Syrie – et brièvement le Yémen – dans un projet à forte domination égyptienne, du drapeau au chef d’Etat jusqu’à la délégation olympique. L’époque étant au non-alignement, le projet suscite l’enthousiasme, jusqu’à faire débarquer les troupes américaines et britanniques à Beyrouth et en Jordanie. Mais l’installation de fonctionnaires égyptiens en Syrie est mal vécue par les locaux. Un coup d’Etat plus tard, en 1961, et c’en est fini. Lire notre article.


La République d’Acre, Amazone à défendre

Fruit d’un désaccord entre le Brésil et la Bolivie, la République d’Acre, dans le Nord-Ouest du géant sud-américain, nait en 1899 avec l’appui des autorités brésiliennes, insatisfaites que le territoire riche en caoutchouc soit accordé au voisin bolivien. Une tentative militaire loupée plus tard, les autorités de l’Etat d’Amazonas aident un journaliste et aventurier espagnol à proclamer la République d’Acre. Attaché à la Révolution française, ce dernier place le territoire sous le signe du progressisme. Une école, un hôpital et une caserne de pompiers sont construits, l’âge du mariage abaissé à 16 ans pour protéger les jeunes femmes. L’expérience s’arrêtera en 1903, avec une intervention militaire de la Bolivie... qui vendra le territoire au Brésil en 1962. Lire notre article.


Au Royaume des Sedangs, nécessité fait roi

Après un parcours semé d’escroqueries et d’engagement militaire en Cochinchine, le sud de l’actuel Vietnam, l’aventurier mythomane David de Mayrena (un faux nom) s’installe à Saigon d’où il apprend le viet et le cham. En 1888, il part en expédition chez les Moï, dans le Nord de la colonie, avec la bénédiction des autorités françaises. Après avoir fait la tournée des tribus, habillé d’un grand uniforme qui impressionne les locaux, il parvient à pacifier la région en proposant une fédération. Sur sa lancée, il crée le royaume des Sedangs, dont il se fait roi, sous le nom de Marie 1er. Il faudra un an pour que le gouverneur français de Saïgon mette fin à la pantalonnade. Lire notre article.


Le Katanga, une sale histoire belge

Territoire convoité par le roi-colon belge Léopold II à la fin du XIXe siècle, le Katanga se présente en région rebelle lors de l’indépendance du Congo, en 1960, en opposition au Premier ministre révolutionnaire Patrice Lumumba. Avec à sa tête l’anticommuniste Moïse Tchombé, le Katanga est un point d’appui pour l’Union minière du Haut Katanga, une compagnie anglo-belge. Entre 1960 et 1963, le territoire séparatiste sera l’endroit où, avec l’aide de Jacques Foccart, le mercenaire Bob Denard, les services secrets belges et la CIA, fut assassiné Lumumba. Lire notre article.


Les Alliés au bord du Goulot

Quelques villages, deux bourgs de 2 000 habitants, Lorch et Caub. Nous sommes en 1919, en Rhénanie, peu avant la signature du traité de Versailles. Ce maigre territoire a été oublié, dans le partage exercé par les forces alliées et la république de Weimar n’a pas autorité pour y trouver à redire. Les quelques kilomètres carré épousant la forme d’un goulot, le maire de Lorch proclamera la naissance du «Freistaat Flaschenhals», soit l’Etat libre du Goulot. Timbres, monnaie, passeports... certains attributs d’un Etat sont là. Pas les voies de communication, au point qu’il faut détourner un train transportant du charbon pour se chauffer. L’aventure prend fin en 1923, lorsque la France occupe la Rhénanie. Lire notre article.


Tout l’été, Libé se met à l’heure estivale. Chaque jour dans les pages de Libération ou sur Liberation.fr, des recettes plus fraîches les unes que les autres, des récits d’instruments perdus (ou volés), de prix prestigieux refusés et des histoires connues de toutes et tous, racontées avec un nouveau regard.