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Drôle d'été pour une rencontre

Irène Curie et Frédéric Joliot, des atomes très crochus

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Drôle d’été pour une rencontredossier
Chercheurs inséparables et passionnés, nobélisés en 1935, résistants contre l’occupant nazi, les deux chimistes auront un coup de foudre dans le labo de Marie Curie avant de poser ensemble les bases de la radioactivité artificielle contribuant à l’essor de l’énergie nucléaire.
Frédéric Joliot-Curie (1900-1958) et Irène Joliot-Curie (1897-1956) en 1955 dans leur maison de l'Arcouest, en Bretagne (France). (Georges Dudognon / adoc-photos/CE)
publié le 31 juillet 2024 à 16h00

De leur union est née Zoé, la première pile atomique française, et tout ce qui s’en suivi jusqu’aux réacteurs EPR d’aujourd’hui. Mais c’est surtout une histoire d’atomes sensibles, de pure fusion scientifique et amoureuse dont il s’agira ici. Irène Curie et de Frédéric Joliot, devenus pour la postérité les «Joliot-Curie», ou le miracle de la rencontre entre un jeune laborantin inconnu et la fille aînée de Pierre et Marie Curie, qui associèrent leurs noms pour reprendre le flambeau d’une dynastie de Nobel.

Patronymes entremêlés, égalitaires et féministes avant l’heure, dévoués corps et âme à la poursuite des travaux radioactifs de Marie Curie, les deux atomistes formèrent un couple aimant et inséparable, engagé aux côtés du Front populaire et du Parti communiste, résistant contre l’occupant nazi. Ensemble, ils furent également à l’origine de la création du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en 1945, à l’instigation du général de Gaulle. Le tout sans jamais renier leur pacifisme originel : remplis d’effroi par l’utilisation de la foudre nucléaire à Hiroshima et Nagasaki, Frédéric et Irène refusèrent de mettre leur savoir au service de l’apocalypse. Jusqu’à lancer l’Appel de Stockholm en 1950 : «Nous exigeons l’interdiction absolue de l’arme atomique, arme d’épouva