Menu
Libération
Série d'été

J’ai détesté pour vous : la salle d’escalade

Article réservé aux abonnés
JO Paris 2024dossier
 «Libé» a envoyé les plus rageux de ses journalistes en reportage dans leur pire cauchemar. Garanti 100 % mauvaise foi. Aujourd’hui, la grimpette sous cloche (3/6).
L’escalade indoor, loin de la philosophie originelle d’un sport de patience et de balance pratiqué au plus près de la nature, est devenue un nouveau crossfit. (Simon Landrein/Liberation)
publié le 29 juillet 2024 à 18h00

Vous êtes accueillis par une odeur tenace de pieds et par Mattéo, hétéro déconstruit (ça se voit au vernis sur l’ongle de son annulaire gauche), qui vous tutoie direct et essaie de vous vendre de manière agressivement sympa une carte 20 entrées pour 683 euros seulement («enfin moi ça change rien pour moi mais réfléchis bien, c’est juste que c’est VACHEMENT PLUS AVANTAGEUX»). Eglantine soupèse les gourdes dans le corner qui vend du Patagonia à l’entrée et une poignée de community managers font du co-télétravailling sur des grandes tables conviviales en bois en sirotant kombucha ou bières craft selon qui est en plein mois dry. Bienvenue en enfer, autrement dit à la salle d’escalade.

Cet endroit maléfique a fait une entrée fracassante dans ma vie il y a quelques années, au moment maudit où tous mes amis ont décidé en même temps que l’escalade indoor était leur nouvelle passion. Pour être tout à fait honnête (cet article étant 100 % garanti sans malhonnêteté intellectuelle), j’ai tout d’abord été conquise par leur enthousiasme, et je me suis imaginée moi aussi devenir une reine de la voie, traîner le samedi dans des vieux hangars réaffectés par des hipsters, les mains pleines de magnésie et les cuisses pleines de bleus. Il était certain que je ne tarderais pas à découvrir à quel point j’étais douée.

Groupes bruyants

Sauf que les choses ne se sont