Menu
Libération
Série d'été

J’ai détesté pour vous : le ski indoor

Article réservé aux abonnés
«Libé» a envoyé les plus rageux de ses journalistes en reportage dans leur pire cauchemar. Garanti 100 % mauvaise foi (1/6). Aujourd’hui, allons skier dans un hangar réfrigéré qui sent mauvais.
SnowWorld, c’est une très grande boîte en fer posée, comme le reste de la zone de loisirs d’Amnéville. (Simon Landrein/Liberation)
par Jean-Baptiste Chabran, envoyé spécial à Amnéville
publié le 27 juillet 2024 à 6h00

«Tiens, posons un hangar congélateur de 620 mètres de long et de 35 mètres de large sur cette colline, refroidissons-le toute l’année et proposons aux gens de payer pour skier dessus.» On se demande bien de quel cerveau malade a émergé cette idée, mais aussi aberrant que cela puisse paraître, ce projet a bel et bien vu le jour en France.

La chose s’appelle SnowWorld et se trouve à Amnéville, en Moselle. Elle a été construite en 2005 (le mot «écologie» existait déjà à l’époque) avec la bénédiction de feu le maire de la commune, le bien nommé Jean Kiffer. SnowWorld, c’est en fait une très grande boîte en fer posée, comme le reste de la zone de loisirs d’Amnéville, sur un ancien crassier : une sorte de terril constitué par les déchets des anciens hauts fourneaux. Le hangar gris y trône comme une verrue au milieu de la végétation. Depuis la partie basse de la ville, il est impossible d’échapper à sa vision.

Pas donné

Quand je me pointe devant ce «Monde de la neige» à l’heure de l’ouverture, début juin, il n’y a pas foule. En fait, il n’y a que deux voitures sur le parking. Il fait 22 °C et grand soleil mais cela n’empêche pas cinq retraités allemands de deviser le plus naturellement du monde en chaussures et combinaisons de ski fluo. Dois-je faire pareil qu’eux et m’habiller immédiatement comme si on était à 1 800 mètres d’altitude au mois de janvier ? J’opte pour la dignité et entre avec mes affaires de ski à la main.

Il faut